Culture hydroponique de cannabis
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L’hydroponie (du grecque ὕδωρ [hýdōr] = ‘eau’, et πόνος [ponos] = ‘travaux’, ‘travail’) est une méthode de culture qui, malgré ce que vous pourriez croire, existe depuis plusieurs siècles, des preuves ayant démontré que les aztèques ou les romains utilisaient déjà cette technique, dans leurs champs de culture et leurs jardins botaniques. Probablement, les aztèques furent les premiers à utiliser cette méthode de manière efficace, et l’étude de cette technique date de 382 A.C. Mais... ? Qu’est ce exactement que l’hydroponie?
Nous entendons par hydroponie – Aussi connue comme culture hors sol – le fait de cultiver des plantes dans un milieu inerte (stérile) ou directement dans une solution minérale, qui nourrit nos plantes. Ainsi, dans les deux cas, les plantes reçoivent les nutriments par l’intermédiaire de l’eau (d’une solution nutritive) et non du substrat dans lequel elles sont hébergées. Nous verrons ensuite quels sont les milieux de culture les plus utilisés en hydroponie, et comment adapter cette technique à la culture de cannabis.
Pour cultiver avec cette méthode de culture, nous recommandons des souches de taille plus courte, car en hydroponie, elles ont tendance à s’étirer plus qu’en terre. Philosopher Seeds recommande la culture des variétés suivantes, afin d’obtenir des récoltes homogènes, même à partir de graines : Black Bomb, Heaven's Fruit, Tropimango, Sugar Pop, Orange Candy et Guava Berry Kush.
Milieux de culture hydroponique
Comme nous l’avons dit précédemment, les milieux de culture hydroponique ne disposent pas d’une réserve de nutriments que les racines des plantes absorberont, mais ils sont totalement inertes, de telle sorte qu’il faudra que le cultivateur prépare lui-même une solution nutritive qui alimentera les plantes. De cette façon, le substrat n’est autre qu’un support permettant à la plante de développer un système radiculaire efficace, avec lequel elle absorbe les nutriments apportés à travers l’eau d’arrosage.
Un des avantages principaux de l’utilisation des substrats inertes, est le fait de pouvoir contrôler tous les nutriments que reçoivent les plantes, puisque c’est le cultivateur même qui réalise le mélange nutritif correct pour chaque phase de développement de la culture. Normalement, les milieux hydroponiques provoquent une grande oxygénation de la zone radiculaire, ce qui se traduit par des racines plus nombreuses et mieux développées (comme nous le verrons plus tard, cela dépendra également de la température de l’eau d’arrosage).
Traditionnellement, Les milieux tels que le gravier, le sable lavé, la roche volcanique ou la perlite, seront souvent utilisés en cultures hydroponiques. Bien que beaucoup de ces moyens traditionnels soient encore utilisés, de nouveaux substrats hydroponiques ont vu le jour durant les dernières années. Voici certains des plus populaires de nos jours:
• L’argile, connue aussi comme argile expansée, est un des milieux de culture hydroponique les plus populaires au sein des cultivateurs. Il apporte un bon support aux racines des plantes, avec beaucoup d’oxygène disponible, si bien qu’elles grandissent de manière spectaculaire, si elles reçoivent suffisamment d’irrigations. Si nous souhaitons éviter un travail long et fastidieux, le mieux sera d’acquérir l’argile déjà complétement lavée et avec un pH ajusté à une valeur apte pour la culture.
• La laine de roche (rockwool) est aussi un des milieux les plus utilisés, tant en hydroponie qu’en construction, car c’est un excellent isolant thermique. Elle fut découverte au début du XXème siècle à Hawaï, grâce à l’activité volcanique de la zone, et depuis, elle est fabriquée à partir de roche volcanique, en imitant l’action d’un volcan sur les roches. Sa structure fibreuse et sa grande capacité à retenir l’air, font d’elle un milieu très utilisé en agriculture.
• La fibre de coco, qui provient principalement d’Asie, est devenue un milieu très populaire ces dernières années. Sa ressemblance de texture avec la terre et sa grande capacité de rétention d’eau et d’oxygénation, font de la coco le substrat préféré de tous les cultivateurs. Elle s’utilise souvent pour améliorer les sols, et de nos jours, beaucoup de substrats commerciaux contiennent un peu de fibre de coco afin d’améliorer leur texture et leurs propriétés. Nous vous conseillons la lecture de l’article Cultiver la marijuana en coco.
• La perlite est un produit dérivé de minéraux qui ont été soumis à de fortes températures afin de la dilater (tout comme avec l’argile). Elle s’utilise souvent pour améliorer les autres substrats, mais elle peut s’utiliser comme milieu de culture hydroponique grâce à sa capacité de rétention d’eau et d’aération.
• Le mapito est un milieu utilisé depuis plusieurs années, spécialement par les cultivateurs hollandais. Il s’agit d’un mélange d’écorces de laine de roche et de coco avec une grande capacité d’oxygénation et de rétention d’humidité, parfait pour la culture de marijuana. Il s’utilise de manière très semblable à la laine de roche.
Systèmes de culture hydroponique
Les systèmes de culture hydro/aéroponiques fonctionnent à merveille avec la majorité des variétés de cannabis. Du fait de ses caractéristiques et ses besoins, cette plante s’adapte merveilleusement bien à des tels systèmes, grandissant vigoureusement et fleurissant de manière spectaculaire si les paramètres d’arrosage sont corrects.
Si nous choisissons la culture hydroponique, deux options s’offrent à nous : acquérir un équipement que nous devrons seulement monter et brancher, ou alors nous en fabriquer un. Bien que cela puisse paraitre difficile pour le cultivateur de cannabis novice, quiconque ayant un minimum d’expérience en hydroponie peut fabriquer son propre système facilement et sans engendrer trop de frais.
Il existe de nombreux systèmes hydroponiques qui fonctionnent avec de petites variations. Voici certains des plus utilisés:
• Systèmes passifs, basés sur la capillarité du milieu qui entoure les racines, et pour lesquels, aucun type de pompe n’est utilisé pour administrer la solution nutritive. Le milieu de culture est en contact permanent avec la solution nutritive stockée dans un petit réservoir.
• Les systèmes de flux et reflux utilisent une pompe pour inonder le plateau où se trouvent les plantes, si bien que leur zone radiculaire se retrouve totalement inondée. Une fois l’inondation réalisée, la solution nutritive est drainée à nouveau dans le réservoir en attente de l’arrosage suivant.
• L’arrosage en goutte à goutte est l’un des systèmes les plus utilisés, de par sa facilité de montage et d’entretien, et de par les excellents résultats qu’il offre. Une pompe à eau transporte la solution nutritive à travers une série de tuyaux et circuits capillaires, depuis le réservoir jusqu’aux plantes. Une fréquence d’arrosage est établie selon les besoins de la plante, en fonction de l’état de développement dans lequel elle se trouve.
• Dans les systèmes DWC, les racines sortent sous le netpot jusqu’à la solution nutritive stockée au fond du cube fermé qui sert de pot. Une pompe à air oxygène constamment la solution nutritive, produisant des centaines de bulles et micro-éclaboussures, qui nourrissent les racines des plantes.
• Les systèmes NFT se composent d’un plateau par lequel s’écoule lentement la solution nutritive, et sur lequel reposent les plantes. De cette manière, les racines des plantes sont en permanence en contact avec les nutriments apportés à l’eau. Une pompe à eau se charge d’éviter toute interruption du circuit de solution nutritive.
A partir de là, beaucoup de différents types de systèmes hydroponiques se sont développés, tant professionnels que faits maison, combinant à la fois certains de ceux que nous venons de voir, donnant ainsi des systèmes hybrides avec d’excellentes prestations.
Il existe une autre technique dans laquelle, simplement, aucun type de milieu de culture n’est utilisé. Cette méthode est aussi appelée Aéroponie, et elle suit le même principe que l’hydroponie : alimenter les plantes grâce à une solution nutritive et non à partir d’un milieu de culture.
En aéroponie, les racines poussent librement à l’intérieur d’une chambre obscure, dans laquelle elles reçoivent en grande quantité les nutriments et l’oxygène nécessaires à leur bon développement. Partant de cette idée, se sont développés de nombreux systèmes de culture aéroponique avec de petites variations, ou des systèmes qui pourraient être considérés comme des hybrides, comme par exemple ceux déjà mentionnés NFT (Nutrient film technique) ou DWC (Deep water culture), qui deviennent un mélange entre hydroponie (les racines vivent dans un milieu, la solution nutritive) et aéroponie (une partie des racines poussent sans milieu).
Culture hydroponique de cannabis
Cultiver de la marijuana en hydroponie est relativement simple. Voici certains des principes de base dont vous devez vous rappeler:
• Les nutriments sont ajoutés à l’eau d’arrosage, nous devrons donc acquérir des nutriments liquides (ou solides solubles dans l’eau) formulés spécialement pour ce type de culture. Rappelez-vous qu’arroser seulement avec de l’eau un milieu inerte signifie que la plante ne mourra pas par manque d’humidité, mais elle ne sera pas nourrie non plus.
• La solution nutritive doit contenir le plus d’oxygène possible, elle doit donc se situer entre 19-22ºC. Si un réservoir de solution nutritive est utilisé, installer une pompe à air qui l’oxygène est fortement recommandé. Son niveau d’acidité doit osciller entre pH 5,5 (croissance) et pH 6 (floraison). L’EC (quantité de nutriments dissous dans l’eau) approximativement, devra varier entre 1-1,2 (croissance) et 1,4-1,8 (floraison).
• Si vous utilisez un réservoir de solution nutritive, il devra être vidé et nettoyé toutes les deux semaines environ. Afin d’obtenir les meilleurs résultats, nous installerons une pompe à air pour oxygéner la solution nutritive, et un radiateur d’eau qui la maintiendra à une température adéquate, environ 20ºC. Bien sûr, il devra aussi l’équiper d’une pompe à eau qui administre la solution aux plantes. Enfin, un thermomètre à eau nous permettra de connaitre la température de la solution à tout moment.
• La fréquence d’arrosage dépendra en grande partie du substrat choisit et de la phase de développement de la plante. Le cultivateur expérimenté n’aura pas trop de soucis pour l’ajuster correctement, en fonction des besoins des plantes, bien que le cultivateur novice devra lui, observer attentivement l’état du substrat afin de savoir quand arroser. Lorsque les caractéristiques du substrat sont connues, en relation avec les nécessités hydriques de la plante, programmer la fréquence d’arrosage deviendra quelque chose de facile et mécanique.
Ainsi, pour la majorité des systèmes hydroponiques que nous utilisons, nous allons avoir besoin de:
• Un substrat inerte
• Réservoir de solution nutritive (S/N) et tuyaux d’arrosage (s’ils sont nécessaires)
• Fertilisants pour hydroponie
• Mesureurs de pH, EC et de température de la S/N
• Pompe à air pour oxygéner la S/N
• Pompe à eau pour transporter la S/N
• Radiateur d’eau pour maintenir la S/N à environ 20ºC
Mener à bien une culture hydroponique est plus facile et gratifiant qu’il n’y parait, c’est pourquoi, l’équipe de Philosopher Seeds souhaite vous encourager à essayer cette technique, et ainsi obtenir le maximum de vos plantes.
Si vous avez le moindre doute ou la moindre question concernant cet article, nous serons ravis de pouvoir y répondre.
Bonne culture !