Prévention des parasites dans la culture de marijuana
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A cette période de l’année, lorsque l’été pointe le bout de son nez et que la chaleur est plus que présente, il est nécessaire de commencer à prendre une série de mesures préventives afin d’éviter l’apparition de parasites dans les plantes de cannabis, en particulier si elles n’ont pas été prises durant le reste de l’année, quelle que soit la variété de marijuana cultivée. La culture d’intérieur à cette époque est souvent accompagnée d’une série de ravageurs, qui reviennent de manière cyclique été après été, principalement dû aux hautes températures et au degré d’humidité ambiant. Ainsi, araignées rouges, trips et mouches blanches apparaissent durant cette période avec une grande facilité, il sera donc recommandable de commencer un programme de prévention contre ces parasites dans nos cultures et de nous assurer que nos plantes puissent se développer au maximum de leur potentiel.
D’autre part, dans le cas de culture d’extérieur ou en serre, c’est aussi un excellent moment pour réaliser ce type de traitements. Nous commencerons ainsi un programme de prévention qui nous assure que les plantes se développent en totale plénitude durant les semaines précédant le début de floraison. En effet, les plantes doivent commencer leur développement, complètement libres de parasites ou de maladies, si nous souhaitons obtenir la qualité maximale et le meilleur rendement possible.
Par la suite nous vous indiquerons une série de facteurs à prendre en compte à ce sujet, ainsi que différents préventifs souvent utilisés pour le contrôle et la gestion des nuisibles, aussi bien les insectes que les infections fongiques. Comme toujours, Philosopher Seeds vous recommande d’utiliser des méthodes complétement naturelles et respectueuses de l’environnement, bien que nous vous présenterons aussi certains remèdes chimiques qu’il convient d’utiliser uniquement en cas d’extrême nécessité.
Prévention des parasites dans la culture intérieure de cannabis
Bien que cela puisse paraitre basique pour le cultivateur avancé, nous allons revoir par la suite quelques-uns des facteurs à prendre en compte pour essayer d’éviter les problèmes de ravageurs dans la culture de cannabis d’intérieur durant les mois les plus chauds de l’année. Comme nous l’avons commenté, araignées rouges, trips et mouches blanches peuvent être les protagonistes de ces invasions de parasites dans ces circonstances :
- Hygiène dans la culture: L’hygiène dans la culture est fondamentale afin d’éviter les parasites et les maladies des plantes. Retirer tous les restes de matière végétale en décomposition et maintenir les plateaux propres aidera en grande partie. Les branches inférieures des plantes peuvent aussi être retirées pour améliorer l’aération et, en même temps, nous libérer des insectes qui les habitent, et qui souvent attaquent les plantes en commençant par cette zone.
- Température et humidité: Essayer de maintenir la température et l’humidité en dessous des chaleurs optimales pour le correct développement de nos plantes. Utiliser un air conditionné, cool tubes (réflecteurs réfrigérés par air), augmenter la ventilation dans la culture (attention aux baisses drastiques d’humidité), allumer les lumières exclusivement la nuit, utiliser des équipements LED ou ampoules CFL à basse consommation, ou ajouter des humidificateurs à vapeur froide. Couvrir les ouvertures de l’extraction ou de l intraction d’air avec des filets anti-trips permettra d’éviter que ces derniers s’introduisent dans la culture. Probablement, il faudra augmenter le fréquence d’arrosage par rapport au reste de l’année ; certaines plantes avec un substrat trop sec se fragilisent et attirent rapidement tous types d’infections.
- Choix de la variété: Un bon choix de la variété à cultiver est essentiel pour une culture réussie, en particulier avec les conditions nécessaires aux cultures d’intérieur durant l’été. Il faut choisir des variétés résistantes aux nuisibles, comme la Heaven's Fruit ou la Easy Haze. De cette manière nous éviterons les casse-tête, car une invasion d’araignée rouge, ou de tout autre insecte précédemment mentionné, peut avoir des conséquences catastrophiques sur nos plantes en beaucoup moins de temps qu’il n’en faut pour compléter leur floraison. De plus, et dans la plupart des cas, nous aurons plus de chances de récolter avec succès si nous utilisons des plantes avec une période de floraison la plus courte possible.
Prévention des parasites dans la culture extérieure de cannabis
Malgré les différences évidentes, les moyens préventifs qui doivent être appliqués pour une culture d’extérieur sont pratiquement les mêmes que ceux que nous venons de voir précédemment pour les plantes d’intérieur. Voici quelques aspects spécifiques à ce mode de culture:
- Terrain: il faut choisir une zone la plus ensoleillée et ventilée possible, mais à l’abri des forts courants d’air. Eviter l’agglomération des plantes et maintenir suffisamment d’espace entre elles est important, ainsi que de les installer loin des autres plantes susceptibles d’attirer des nuisibles (les rosiers par exemple, qui attirent les pucerons et l’oïdium). En relation à ceci, si possible, installer entre les plantes de cannabis d’autres plantes qui jouent un rôle de répulsifs naturels contre les insectes, comme la menthe, le romarin ou l’absinthe, entre autres. Bien sûr, retirer régulièrement les restes de végétaux morts ou en décomposition.
- Température et humidité: Peu de choses peuvent être faites pour lutter contre l’humidité et la température ambiante dans les cultures extérieures, car le cultivateur dépend de la Nature et n’a pas le contrôle sur ces paramètres, contrairement aux cultures d’intérieur. Comme nous l’avons vu, le choix du terrain est important pour une bonne ventilation dans la culture et pour que l’ensemble des paramètres se maintiennent à un niveau souhaitable. En cas d’ensoleillement trop important, les plantes peuvent être couvertes avec un filet d’ombrage, moustiquaires ou filet anti-trips, de sorte que les plantes réagissent de la même manière que si elles se trouvaient sous serre (certains cultivateurs construisent une véritable « cage » qu’ils couvrent avec un filet anti-trips et dans laquelle ils mettent les plantes, qui sont ainsi beaucoup plus protégées). Que ce soit le cas ou celui d’une serre, il faut assurer une bonne aération de l’espace de culture, spécialement durant les heures les plus chaudes de la journée et durant la formation de rosée, tôt le matin.
- Choix de la variété: En plus de ce que nous avons déjà mentionné au sujet de la culture intérieure, nous pouvons ajouter que dans la culture d’extérieur les plantes sont plus susceptibles d’être attaquées par des infections fongiques comme le botrytis ou l’oïdium, tout comme par les chenilles (qui à la fois conduisent souvent à des problèmes de botrytis). Le mieux sera donc de choisir des variétés résistantes à l’humidité comme la Fruity Jack ou la Tropimango, ainsi que les deux variétés recommandées précédemment. Bien sûr, les variétés les plus précoces possible seront d’une grande aide, avec une floraison qui se termine avant la fin de l’été, souvent accompagnée des premières pluies d’avant automne. Comme vous la savez déjà, notre Early Maroc est une championne en terme de floraison rapide!
Produits préventifs des parasites dans les plantes de cannabis
Nous examinerons ensuite certains des produits préventifs – que ce soient les insecticides ou les fongicides – les plus souvent utilisés au sein des cultivateurs de cannabis. Tenez compte du fait qu’il existe une large gamme de produits commercialisés, mais également de recettes pour remèdes maison, mais une fois de plus, nous nous concentrerons sur les plus populaires. Une fois passés en revue les différents produits, nous proposerons un plan préventif pour les plantes en phase végétative mais aussi pour les plantes en floraison. Prenez en compte que pour certains de ces produits, il est recommandé d’utiliser un agent humectant afin d’augmenter son efficacité. Rappelez-vous également que l’eau osmosée ou distillée permet d’obtenir de meilleurs résultats.
- Huile de Neem: Huile végétale extraite des graines et des fruits de l’arbre de neem. Elle est utilisée comme insecticide contre les acariens et les araignées rouges, les mouches blanches, les pucerons ou les trips, aussi bien pour les larves que pour les spécimens adultes. Elle agit par contact, voie foliaire ou radiculaire, et elle est aussi un bon préventif contre les champignons comme le botrytis, le mildiou ou la rouille. Avec un délai de sécurité de 10-15 jours, elle peut s’utiliser avec du savon de potassium.
- Savon de potassium: Il s’agit de savon élaboré à partir de sels de potassium. Il est efficace pour traiter les invasions d’insectes comme les mouches blanches, les pucerons, les trips ou les cochenilles. Il agit par contact en détruisant la couche protectrice de l’insecte. Son délai de sécurité peut être plus bas, peu de jours.
- Extrait de cannelle: Extrait de l’écorce interne de l’arbre de la cannelle. Utilisé contre les acariens par contact, aussi connu pour ses propriétés régénératrices et anti oxydantes sur la plante, il renforce leurs défenses avant les sources de stress. Il est aussi efficace pour traiter les infections d’oïdium. Le délai de sécurité peut être de 10-15 jours.
- Extrait de chrysanthème: Aussi appelé pyréthrine, l’extrait des fleurs de chrysanthème s’utilise depuis l’an 1000 avant JC contre les pucerons, les trips, les chenilles, les cochenilles ou les mouches blanches. Il peut se mélanger avec le savon de potassium afin d’obtenir une préventif plus puissant. Le délai de sécurité est d’environ 10 jours, et il agit par contact. Il est photosensible, c’est pourquoi il est fortement recommandé de l’appliquer avec peu de lumière.
- Soufre: Le soufre micronisé peut être utilisé avec un pulvérisateur pour recouvrir la plante ou avec un diffuseur qui le chauffe jusqu’à ce qu’il se diffuse. Il est normalement utilisé contre les invasions d’insectes et de champignons, mais il est souvent restreint à la période végétative, c’est à dire, à la période de croissance. Il s’agit d’un produit à large spectre, c’est pourquoi il faut bien le connaitre avant de l’utiliser.
- Cuivre: Utilisé aussi comme correcteur de carences en cuivre et pour stimuler le développement radiculaire. Il existe divers fongicides à base de cuivre, formulés pour traiter les infections de champignons comme le botrytis, la rouille ou l’alternaria, ainsi que différentes bactéries phytopathogènes. Il doit être appliqué avec une basse luminosité pour une meilleure efficacité, et il ne faut pas apporter d’acides aminés à la plante en cours de traitement.
- Propolis: C’est une substance élaborée par les abeilles pour sceller leurs ruches. Connue pour ses propriétés anti fongiques et anti bactériennes qui sont appréciées par beaucoup de cultivateurs afin de prévenir les champignons comme l’oïdium ou le botrytis, en plus d’apporter des vitamines B, C et E et d’être un régénérateur efficace des tissus (idéal pour les plantes mère).
- Prêle: Extrait de plantes équisétacées (communément appelées "queue de cheval") qui contient de la saponine et des flavonoïdes. Il renforce la structure de la plante et des propriétés anti fongiques reconnues. Il est important de l’utiliser isolé.
- Bacillus Thuringiensis: Sans doute l’un des produits les plus largement utilisés contre les invasions de chenilles. L’application de ce produit empêche les chenilles de manger la plante, nous évitons donc par la même occasion, le risque d’apparition de botrytis. Il est important de commencer le traitement durant la période végétative, spécialement en extérieur.
- Trichoderma: Les souches de ce champignon bénéfique colonisent les racines des plantes et les protègent contre les autres champignons pathogènes, en plus de stimuler leur croissance grâce à la production de phytohormones. Il s’utilise dans l’eau d’arrosage et il est efficace contre les infections de de fusarium, phytium ou rhizoctonia entre autres. Il est très important de l’utiliser comme préventif, car les infections fongiques dans la zone radiculaire sont généralement impossibles à traiter.
- Prédateurs naturels: En plus de ces autres produits, il est aussi possible d’appliquer une série de prédateurs qui attaquent de manière naturelle les différents nuisibles qu’il nous intéresse de prévenir ou d’éradiquer. Les insectes comme le Phytoseiulus Permisilis (araignée rouge), le Amblyseius Californicus (araignée rouge), le Orius Laevigatus (trips), la avispa Encarsia Formosa (mouche blanche) ou le Aphidoletes aphidimyza (puceron). Dans le cas d’une installation de population de prédateurs, il est très important de connaitre les produits à utiliser (vus précédemment) afin qu’ils n’affectent pas les prédateurs.
- Produits chimiques: Ils doivent représenter en permanence l’ultime et désespéré recours pour tout cultivateur, en particulier pour celui d’extérieur. Il existe une multitude de composés actifs permettant de traiter les différentes invasions d’insectes ou de champignons, dans beaucoup de cas, de manière systémique. Nous remarquons pour son efficacité le penconazole pour l’oídium, le spiromesifen (araignée rouge), les fongicides triazoles (botrytis, oídium), l’tiaclopride (mouche blanche) ou l’imidaclopride (trips) parmi beaucoup d’autres. Il est très important de ne pas utiliser ces produits durant la phase de floraison, car il est crucial que nos plantes soient saines avant que commence cette étape. D’où l’importance de prévenir !
- Autres: En plus de ces produits, vous pouvez élaborer tout un tas de recettes maison (macérations avec tabac, ail, menthe, bouillon de Burgos, etc.), et également utiliser des pièges à insectes, appâts pour insectes ou filet anti trips.
Traitement préventif des parasites dans le cannabis
Si nos plantes sont en bon état, saines et libres de parasites ou de carences en nutriments, nous devrons nous assurer qu’elles le restent jusqu’à la fin de la culture. Si nous connaissons les insectes qui apparaissent en général dans la zone de culture, nous utiliserons des produits correspondants à ces fameux nuisibles en question. Ceci sera un bon plan de prévention contre les parasites typiques apparaissant généralement à cette époque de l’année. De ce fait, la plupart des cultivateurs experts utilisent un plan de ce type durant toute l’année, tant en culture extérieure qu’en culture intérieure:
Plantes en croissance:
- Après chaque rempotage, ou toutes les quelques semaines en cas de traitement de plantes mère, arroser avec des trichodermas pour assurer un système radiculaire sain et protégé
- Appliquer un insecticide à large spectre (neem, savon de potassium ou presque tous ceux que nous avons vus) une fois par semaine
- Toutes les deux semaines, pulvériser les plantes avec uniquement de l’eau
- Une paire de semaines avant de commencer la floraison, appliquer une pulvérisation de Bacillus Thuringiensis (en cas de cultures en extérieur, il est conseillé d’effectuer une application par semaine de Bacillus durant le mois de juillet)
- Une semaine avant le début de floraison, appliquer de la prêle
Plantes en floraison:
- Le jour du début de floraison, appliquer un insecticide à large spectre
- Environ 4 jours après, effectuer une pulvérisation de propolis
- Après 4-5 jours, appliquer de nouveau un insecticide
- Après 4-5 jours, appliquer de la propolis, de la cannelle ou n’importe quel autre anti fongique
En cas de cultures d’intérieur, nous vous conseillons vivement de ne jamais passer les plantes en floraison lorsqu’elles montrent le moindre petit signe d’invasion, aussi petit qu’il soit. Nous ne recommandons pas l’application de produits lorsque les plantes sont déjà en cours de développement des fleurs, bien que certains de ces produits peuvent être utilisés en début de floraison. En cas d’utilisation sur des plantes en fleurs, pulvérisez uniquement les feuilles et lisez correctement les instructions du fabricant avant usage. Il est toujours préférable d’éviter des produits à action systémique durant cette phase de culture.
Nous espérons que cet article vous aidera à éviter les problèmes d’invasions parasitaires dans vos cultures, car les insectes et les moisissures sont sans doute la principale cause d’échec de la plupart des cultivateurs, et, comme le dit le dicton, mieux vaut prévenir que guérir !
Bonnes cultures !